La mairie en est le point de départ. Quittez l’îlot de la mairie en vous dirigeant vers le monument aux morts puis, sur votre gauche, après avoir traversé la route départementale sur le passage réservé à cet effet, vers le musée du lac. Faites le tour du musée par la petite « rue de la pirogue » non sans en avoir relevé les horaires de visite car c’est un site incontournable pour comprendre la formation des lacs landais et la vie économique le long des rivières, il y a 3000 ans.
Après quelques dizaines de mètres, découvrez une petite maison sanguinétoise traditionnelle baptisée « Lillot ». Laissez sur votre gauche la résidence pour personnes âgées et son toit de panneaux photovoltaïques avant d’arriver sur un petit plan d’eau. Il s’agit d’un bassin destiné à piéger le sable pour éviter l’ensablement du lac de Sanguinet. Vous franchissez, ensuite, un petit ruisseau « La moulette » sur un pont en ardoise, matériau traditionnellement utilisé dans la construction des ouvrages d’art avant l’invention du béton armé. Allez tout droit, au croisement suivant, prenez le chemin de droite.
Arrivé au relais téléphonique, bifurquez sur votre droite en longeant la chaussée sur l’accotement, traversez la route départementale puis, après un ancien airial et sa majestueuse maison de maître, empruntez sur la gauche le chemin de saint Jacques de Compostelle qui s'enfonce dans la forêt. Arrivé au bout de 500 mètres à la troisième fourche, laissez à gauche ce chemin pour rejoindre un lotissement récent. Au croisement, tournez à droite puis prenez immédiatement à gauche sur le chemin de Lechourt. Sur votre gauche, ne manquez pas le four à pain qui, malheureusement, vous tourne le dos près d'une ancienne ferme et, surtout, remarquez la grange typique des bâtiments agricoles de la région et la porcherie.
Après 400 mètres, vous parvenez à une « craste », appellation landaise des fossés créés sous Napoléon III pour assainir le massif forestier. Tournez à droite. Le chemin longe, désormais, la rive droite de la crastebille sur plus de 4 kms. Une fougère particulière attire l’œil tout le long du fossé : l’osmonde royale, grande fougère en touffe de couleur vert clair. Relativement commune dans notre région, c’est une espèce protégée dans le nord de la France. Soyez très vigilant en traversant la route départementale qui mène à Parentis.
Suivez la craste sur 1100 mètres environ puis prenez un large chemin à droite pour revenir à votre point de départ. Il ne s’agit pas d’un simple chemin d’exploitation mais d’un pare-feu créé au lendemain des grands incendies qui ont dévasté le massif forestier après-guerre. Cette piste dénommée « piste forestière de Beyriques » a une double vocation : arrêter la propagation du feu et permettre la circulation des engins de défense incendie.
850 mètres plus loin, prenez sur la droite un autre pare-feu. Avant de traverser la route, vous pouvez apercevoir sur votre droite un magnifique airial. Cent quatre-vingt mètres après la route, prenez un petit chemin sur votre gauche sur 150 mètres environ, bifurquez à nouveau à gauche puis 250 mètres plus loin à droite. Continuez tout droit sur 500 mètres environ. Arrivé à la route de Biscarrosse, vous traversez la route départementale pour vous engager dans la rue des acacias. Au bout de cette rue, tournez à droite sur la rue de Beyriques pour rejoindre la route départementale. Avant d’emprunter sur votre gauche l’accotement sécurisé jusqu’au carrefour giratoire, repérez en face, dans un nouveau lotissement, un magnifique chêne liège certainement plus que centenaire. Contournez le giratoire pour retrouver la rue principale du village en direction de la mairie. Après avoir dépassé plusieurs commerces, vous laisserez sur votre droite la place du marché. Cette esplanade bordée d’immeubles sur trois côtés est inspirée des bastides du Sud-Ouest. Les décorations extérieures, la couleur des matériaux, la diversité des arcades, la hauteur des constructions laissent à penser à une juxtaposition d’immeubles mitoyens érigés au fil du temps. Il n’en est rien. L’ensemble, nouvelle école incluse, a été conçu par un cabinet d’architecture local et réalisé de 2016 à 2019.
Certains équipements de la place ont été réalisés en pierres de couleur rouille. Ce matériau courant dans les landes est appelé « garluche » c’est-à-dire « mauvaise pierre ». Elle était très utilisée, autrefois, en raison de son faible coût. Pour preuve, vous pouvez le retrouver, caché par de magnifiques hortensias, dans le soubassement du plus vieil immeuble du groupe scolaire. Au-dessus des portes de l’école, les inscriptions « filles » et « garçons » sont encore visibles. En face, admirez la superbe villa « cri-cri » inspirée de l’architecture arcachonnaise.
Vous êtes revenu à votre point de départ.
La forêt landaise, sa richesse et sa fragilité
Sa genèse
Contrairement à une idée reçue, le pin maritime est une essence endémique du territoire landais. Il était très présent, il y a plus de deux mille ans, dans les forêts mixtes qui boisaient certaines zones du littoral gascon. Celles-ci occupaient près de 200 000 hectares à proximité de Lacanau, Arcachon, La Teste de Buch, Biscarrosse et dans le Marensin. Entre ces massifs, la lande était une vaste étendue de sols sableux, marécageux d’une extrême pauvreté exploitée, malgré tout, grâce à une méthode de fertilisation des terres reposant sur une activité agricole traditionnelle mêlant cultures et élevage.
Aujourd’hui, avec une superficie de 950 000 hectares, la forêt des Landes de Gascogne est la plus grande forêt artificielle d'Europe occidentale.
Bordée par l'océan Atlantique, elle forme un vaste triangle couvrant en partie trois départements : de la pointe de Grave au nord de la Gironde jusqu’à Hossegor au sud des Landes et, vers l'est, jusqu’à Nérac en Lot-et-Garonne.
Principalement de propriété privée, elle comprend quelques parties domaniales situées près du cordon littoral atlantique.
Elle est presque entièrement constituée d'une forêt régénérée artificiellement par semis ou plantation, et exploitée industriellement. L'implantation massive de pins a été amorcée par loi de 1857 sur l'assainissement des Landes de Gascogne qui a rendu obligatoire l'ensemencement des communaux et terres vacantes en pin maritime, décuplant en un siècle la superficie de la pinède.
D’autres essences cohabitent cependant avec le pin, parmi lesquelles le chêne, présent sous plusieurs formes : dans les forêts longeant les courants landais, exutoires des grands lacs et étangs, le chêne pédonculé (ou chêne blanc) reste l’espèce dominante, le chêne tauzin (ou noir) est caractéristique de l’airial et des landes sèches, le chêne-liège cohabite avec le pin sur le littoral sud des Landes ainsi que sur la bordure est du massif en Lot-et-Garonne, le chêne vert est très présent sur le littoral de la Gironde.
Sa richesse
La forêt, devenue industrielle, cache également des arbres, arbrisseaux et plantes appartenant à la strate herbacée, la lande naturelle dont l'aspect est conditionné par la nature du sol mais surtout par le degré d'humidité, expliquant les variations chromatiques du sous-bois selon la saison et le lieu.
Car la Lande est loin d'être homogène et l’étude des noms de lieux, à condition de comprendre le gascon, indique clairement la lande humide, la lande mésophile ou la lande sèche.
Molinie (auguicha), ajonc nain (jaugua), bruyère à 4 angles et bruyère ciliée (caluna), bourdaine (senguina), brande ou bruyère à balai (brana), bouleau (bérn), et chêne pédonculé (casse) marquent ainsi la lande humide.
La fougère-aigle (héuguèra), domine, de son côté, la lande mésophile, ni trop sèche ni trop humide.
Bruyère callune et cendrée (caluna), ajonc (jaugua) et genêt (genèstra) déterminent enfin la lande sèche.
Roses et mauves déclinés à l'infini des bruyères, jaune écarlate des ajoncs et genêts, verts, jaunes, roux et bruns des fougères qui marquent l'avancée des saisons, la palette des couleurs du sous-bois change.
La forêt landaise abrite une faune importante et variée. Certains signes attestent de la présence de certaines espèces : le chant reconnaissable du coucou au printemps, les cris de geais signalant l’arrivée d’un intrus, le roucoulement du pigeon ramier, ici appelé « palombe », les immenses vols d’oiseaux migrateurs dans le ciel avant et après la saison hivernale ou les dégâts causés au bord des chemins par les sangliers, etc...
Mais, de nombreuses espèces restent cachées, nichées dans leur habitat de prédilection. Craintives, elles évitent tout rapprochement avec l’homme. Pour les apercevoir, il faut de la chance, de la discrétion, de l’attention et de la patience.
D’autres sont plus visibles comme les cervidés, les écureuils ou les sangliers, certaines sont rares et protégées comme la cistude d’Europe, une petite tortue, la loutre ou le vison d’Europe, la fauvette pitchou ou le fadet des laîches, papillon multicolore qui vit dans la molinie.
Sa fragilité
La forêt landaise est un milieu fragile. Tout d’abord, elle est, malheureusement, soumise au risque d’incendie. La menace du feu est constante, particulièrement lors des pics de chaleur et de sécheresse en été. Pour préserver au mieux l’inestimable forêt des Landes et limiter les risques de la voir partir en fumée, les mesures et infrastructures anti-incendie n’ont eu de cesse de s’améliorer au fil du temps. Pour lutter efficacement contre la propagation des flammes, les propriétaires forestiers se sont réunis, au lendemain des grands incendies de la fin des années 1940, en syndicat pour aménager le massif forestier en créant des pare-feux, des forages ou des grands réservoirs d’eau, des tours d’observation et des voies accessibles aux camions de pompiers. Pourtant, chaque année, des parcelles entières sont détruites. Ainsi, à Sanguinet, plusieurs centaines d’hectares ont brulé en 1995 dans le secteur de La Lucate sur la route d’Ychoux et, en 2010, le feu parti au bord de la route de Biscarrosse s’est propagé sur 200 hectares jusqu’à la route de Parentis. En 2022, nous avons tous en mémoire les incendies de Landiras et de la forêt usagère de La Teste-de-Buch en Gironde, vaincus avec difficultés grâce à l’eau puisée dans le lac de Sanguinet par les canadairs.
La forêt landaise est également vulnérable aux vents violents. Les tempêtes de 1999 et 2009 ont endommagés et détruit des milliers d’hectares ce qui a créé un déséquilibre dans la gestion forestière dont la filière bois a encore du mal à se remettre aujourd’hui.
La forêt landaise est également sujette aux maladies provoquées par les chenilles processionnaires, certains parasites (hylobes, scolytes), ou certains champignons (l’armilaire ou le fomés).