S'ajoute à ces parcours, un sentier qui suivait le littoral atlantique. On l'appelait la « voie des Anglais » car les Britanniques, catholiques au Moyen Âge, débarquaient à Soulac, avant l'ensablement de son port. Ce chemin était aussi emprunté par les Bretons qui traversaient l'estuaire de la Gironde depuis les ports de Royan, Saint-Georges-de-Didonne ou Talmont et les pèlerins de la Via Turonensis venant de Saintes.
Tous se regroupaient au sanctuaire de Sainte Véronique de Soulac, dans la basilique Notre-Dame-de-la-fin-des-Terres avant de descendre vers les Pyrénées en passant derrière le front des dunes et les étangs landais.
Très emprunté depuis le Xe siècle, ce tracé appelé localement au nord du lac « camin de la lùuade » (chemin de la levée) et au sud « camin ariau », recouvre ou jouxte un axe emprunté dans l'Antiquité pour le commerce de l'étain importé de Cornouailles. Pérennisé par la voie romaine, ce cheminement se modifie au fil du temps avec l'évolution de la côte et la formation des étangs qui obligent à des contournements. Le Moyen Âge voit prospérer bourgs anciens et paroisses nouvelles qui tirent profit du passage des pèlerins. De Sanguinet au nord à Tarnos au sud s'égrènent ainsi une vingtaine de communes au passé étroitement lié au pèlerinage.
Le site archéologique de Losa à Sanguinet est aujourd’hui sous l’eau du lac. Un pont permettait de franchir la Gourgue et d’accéder au village. Celui-ci s’articulait autour d’un temple gallo-romain ou fanum. Des pieux de chêne ou de pin implantés dans la partie basse dessinent le tracé de ce « long pont » qui s’aligne parfaitement sur la voie reconnue à terre. Losa occupait un large plateau bien drainé, à l’abri des crues, à deux mètres environ au-dessus du niveau de la rivière. Il s’agissait d’une « mansio », c’est-à-dire d’une station routière où le voyageur trouvait le gîte et le couvert.
Après avoir quitté Losa, le pèlerin se dirigeait vers l'Hospitalet de Poms sur la commune de Parentis-en-Born puis vers Mimizan. De ce passé, Mimizan conserve le clocher-porche de l'ancienne église prieurale aujourd'hui détruite. Classé dès 1903 monument historique, inscrit par l'UNESCO, en 1998, comme patrimoine mondial de l'humanité, il offre la plus ancienne représentation de saint Jacques le Majeur, en habit de pèlerin, témoignant de l'importance de cette étape sur la voie littorale menant en Galice.
Une sculpture originale représentant une coquille Saint-Jacques, symbole du pèlerinage marque ici le millième kilomètre qui sépare Mimizan de la ville sainte.
Cette voie littorale se prolonge, ensuite, via Bayonne par le « Camino del Norte » en Espagne.